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Merry Christmauss

      Rarement un écrit en sciences humaines aura eu autant de lecteurs, d’impact et de détracteurs. L’Essai sur le don rédigé par Marcel Mauss (1872-1950) paraît pour la première fois dans la revue L’Année sociologique dans son volume des années 1923-1924. L’auteur, neveu d’Émile Durkheim (1858-1917), qui est considéré comme le fondateur de l’école française de sociologie, choisit de poursuivre l’ambition d’asseoir pleinement cette discipline. Ce sont finalement autant des sociologues que des anthropologues qui se sont emparés de ce texte au cours du XXème siècle, en faisant littéralement le « propre don de Mauss aux siècles à venir ».1 Read More

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The Ontological Hitchhiker's Guide

      Popularisation does not always get good press among anthropologists, but anyone who has never felt like shouting 'Kamoulox' in the middle of one of those sentences in which Philippe Descola manages to fit the terms 'ontogenesis' and 'solipsism' into the same sentence should throw the first stone. For although we at Casoar are convinced that anthropology is good for our health, it is often difficult to access for non-specialists and is, in the eyes of many, a discipline of insiders, not very welcoming. Yet, today more than ever, anthropology is necessary, even vital, to enable us to think about the world around us. This is why Casoar has decided to tackle with you today a particularly thorny and complex issue, but one that is so rich in lessons: the ontological turn.

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Le pouvoir de la lumière : le phénomène d’iridescence dans les Salomon orientales

« Le crépuscule est le moment où les choses se confondent, et où les êtres, morts ou vivants, croisés le long d’un chemin ou sur le rivage, sont indifférenciés ».1 La brillance et plus particulièrement l’iridescence, sont des phénomènes visuels que nous expérimentons tous au quotidien. Il s’agit d’aberrations chromatiques, qui résultent de la capacité qu’ont certains corps à refléter la lumière de telle sorte que celle-ci est décomposée. Seules certaines couleurs sont alors visibles. Vous retrouvez un tel phénomène sur le pourtour des nuages, qui parait parfois irisé. Ceci est dû aux gouttes d’eau contenues dans l’atmosphère qui filtrent la lumière solaire. C’est aussi le cas des couleurs que vous pouvez observer au crépuscule, liées à la « réfraction, à la dispersion et à l’absorption sélective des rayons solaires ».2 Comment réagissez-vous à de tels phénomènes ? Qu’est-ce que cela évoque dans votre imaginaire ? Read More

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Rencontre par-delà la mort : le rambaramp au musée

       En parcourant l’espace dédié aux collections océaniennes du Musée du Quai Branly – Jacques Chirac selon le sens consacré (c’est-à-dire en le remontant vers la droite depuis l’entrée), le visiteur finira immanquablement par déboucher dans l’espace présentant les collections issues de l’Archipel du Vanuatu, marqué par l’imposante présence des tambours à fente. À partir de là, il fait alors face à un embranchement ; aller à gauche et se diriger vers l’alignement de flèches faîtières et d’appliques de chambranles kanak ou bien laisser sa curiosité le porter vers l’intrigante ouverture sombre qui s’ouvre à sa droite ? Read More

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Le Centre Culturel du Vanuatu – Petite visite dans une grande maison de réunion

« Je voudrais dire que ce musée et ce complexe culturel ne devraient pas seulement être des lieux pour disposer des objets culturels, mais devraient devenir un centre où l’on pourraient venir pour s’inspirer de cette culture mais aussi où l’on viendraient se découvrir soi même… un endroit où la sagesse du passé peut enrichir les Ni-Vanuatais et leur donner les clés afin de devenir de meilleurs citoyens de la nation mais aussi du monde. »1 Read More

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Malinowski ou le désamour de la photographie de terrain

     Parler des photographies de terrain de Bronislaw Malinowski paraît tout à fait saugrenu. Sa relation avec la photographie n’est pas très heureuse. Il compare notamment dans son journal de terrain la photographie à une croix monstrueuse sur le mont Golgotha de la vie1. Il est le premier à se détacher de cette pratique ethnographique connaissant un grand développement à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Perçue comme une véritable révolution dans la pratique du terrain, la photographie était employée comme un outil d’objectivation. Faisant perdre à la main son rôle essentiel dans l’élaboration d’un objet2, la photographie permet de fixer une vision du monde à un instant donné. Il s’agit de comprendre pourquoi Malinowski montre un tel désintérêt pour la photographie qui était pourtant fervemment défendue par ses aînés. Read More

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« Le magasin des petits explorateurs » : les clichés meurent aussi

     Tarzan, Tintin et un scout sont sur un bateau… Cela pourrait être le début d’une comptine pour enfant. C’est également le pari de la dernière exposition du musée du Quai Branly qui entend explorer la constitution de l’imaginaire enfantin sur l’Autre de la fin du XVIIIe siècle à nos jours. À la barre, Roger Boulay, Julien Bondaz et Jean-Yves Belfis nous entraînent dans « les cavernes de la mémoire »1 à bord d’un vaisseau aux allures de vide grenier. Read More

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Rambaramp, les effigies funéraires du Vanuatu

       Les effigies funéraires du Vanuatu ou rambaramp sont des habituées des collections et des vitrines de musées. De très nombreuses institutions et personnes privées conservent à travers le monde ces « objets » pourtant majoritairement originaires de la partie sud d’une seule île de l’archipel du Vanuatu, en Mélanésie ; l’île de Malekula. Si les guillemets sont de mise pour les qualifier d’objets, c’est que sa nature et sa fonction sont tout à fait particulières, comme cet article tentera d’en faire la démonstration. Read More