De Blandowski à Andrew : l’histoire d’une encyclopédie

Montage des images de Brook Andrew, The Island I et William Blandowski, planche 137 : Aborigènes d’Australie : lieux de sépulture près de Budda, longitude 148° latitude 32°, d’après un croquis du Capitaine Sturt. par Clémentine Débrosse

Le « tournant archivistique », qui interroge la nature et la pertinence de la relation entre les archives et l’histoire, se développa dans les années 1990 dans l’art contemporain en Australie1  à travers le travail d’artistes basé sur des archives muséales, des archives de bibliothèque mais aussi des archives à proprement parler. Un des artistes les plus influents dans ce « nouveau » mouvement de re-lecture des archives est Brook Andrew, l’ « artiste conceptuel »2 d’origine celte et wirardjuri (Nouvelle-Galles du Sud, Australie). Brook Andrew peut être considéré comme un « médiateur archivistique »3  qui « recrée et produit un commentaire sur des objets ethnographiques et anthropologiques ».4 C’est à son œuvre The Island (L’île), créée en 2007-2008 à Cambridge, que nous allons nous intéresser. Il la réalisa à la suite d’une « rencontre » avec des archives photographiques de l’encyclopédie Australien in 142 photographischen Abbildungen nach zehnjährigen Erfahrungen (traduite en français par L’Australie en 142 illustrations photographiques de 10 années d’expérience à laquelle nous ferons référence sous le nom d’Australie) de l’explorateur prussien William Blandowski.

William Blandowski : Australie

Auto-portrait du zoologiste William Blandowski, 1860.

Johan Wilhelm Theodor Ludwig von Blandowski, auquel nous ferons référence sous le nom de William Blandowski (ainsi qu’il était connu en Australie), naquit en 1822 à Gleiwitz, Prusse (actuellement Gliwice, Pologne) et mourut en 1878 à Bolesławiec, Prusse (actuelle Pologne). Après avoir vécu à Gleiwitz et travaillé dans une mine, Blandowski embarqua sur l’Ocean le 5 mai 1849 et navigua jusqu’à Adélaïde (Australie), où il arriva quatre mois après son départ, avant d’aller à Melbourne (Australie) où il resta pendant dix ans jusqu’en 1859. Il était parti en Australie pour collecter des spécimens naturels pour des collectionneurs hambourgeois mais s’impliqua dans d’autres projets une fois sur place.5  En effet, il devint l’un des membres fondateurs de la Société de géologie de l’état du Victoria qui, par la suite, fusionna avec l’Institut Victorien pour l’Avancement de la Science afin de créer l’Institut philosophique de l’état du Victoria.6 Blandowski devint le premier conservateur du musée d’Histoire Naturelle de l’état du Victoria le 1er avril 1854.

De 1856 à 1857, Blandowski partit faire une expédition à la confluence des rivières Murray et Darling (Nouvelles-Galles du Sud), une région alors peu connue des colons, afin de « collecter » des images et des pratiques « avant qu’elles ne disparaissent ». Au cours de cette expédition, il « employa des hommes, des femmes et des enfants aborigènes comme collecteurs […] pendant que Gerard Krefft, son second, était responsable de l’organisation quotidienne du camp et s’occupait de cataloguer et d’illustrer les spécimens ».7 Mais, en 1859, après plusieurs expéditions, Blandowski dut retourner en Europe après avoir été pris dans une controverse ; il semblerait qu’il refusa de « rendre au gouvernement le matériel collecté lors de l’expédition de la rivière Murray ».8 Il quitta l’Australie sur un bateau prussien, le Mathilde, le 17 mars 1859 et arriva à Hambourg en octobre 1859.9

De retour à Gleiwitz, Blandowski employa Gustav Mützel (un étudiant de l’académie des arts de Berlin) de 1860 à 1861 pour retravailler les dessins réalisés en Australie par Krefft et d’autres personnes afin de créer un ensemble cohérent.10 Il donna plusieurs conférences sur ses explorations australiennes pour des sociétés académiques afin de trouver des financements pour sa publication.11 Il mit tout son temps, son énergie et son argent dans la production de cette encyclopédie qui fut imprimée en allemand en 1862. Cependant, il échoua à trouver des financements suffisants et seuls deux exemplaires de son encyclopédie furent imprimés : l’un est aujourd’hui à la Staatsbibliothek de Berlin et l’autre à la Haddon Library de Cambridge. Enfin, il est très probable que les deux volumes d’Australie que nous connaissons aujourd’hui ne soient que des maquettes de ce qu’il espérait deviendrait la version finale de son encyclopédie.12

Bien que Blandowski fît le choix de parler d’ « illustrations photographiques » dans le titre de son encyclopédie, l’expression est trompeuse. En effet, ces « illustrations photographiques » ne sont en fait que des photographies de dessins. En choisissant cette dénomination, Blandowski pouvait « tirer parti du statut de la photographie à l’époque, cette nouvelle technologie capable de reproduire la nature ».13 Il choisit très probablement la technique des épreuves à l’albumine afin de mettre en avant cette nouvelle technologie qu’était la photographie à l’époque, mais aussi afin de faciliter la reproduction et réduire les coûts. Non seulement les photographies donnaient un « aspect moderne »14 à cette encyclopédie, mais elles permettaient également de faire d’Australie un ouvrage « précurseur de l’ère moderne de la communication ».15 Plus encore, la photographie permit à cet ouvrage de survivre bien qu’il ne reste aujourd’hui quasiment plus aucun des dessins originaux.16 William Blandowski est considéré aujourd’hui comme un pionnier de la photographie polonaise pour son encyclopédie et le travail qu’il réalisa tout au long de sa vie.

Australie fut créée dans la tradition humboldtienne de la recherche empirique, comme « le dernier des livres autochtones, le dernier témoin de la société aborigène ».17 On peut aussi dire de l’encyclopédie de Blandowski qu’elle présente une vision romantique de l’Australie. Blandowski chercha à compiler de façon exhaustive une collection basée sur ses explorations et expéditions australiennes qui résumait les connaissances de l’époque sur la région, plus précisément sur ses 4000 images reliées en seize volumes prêts pour la production de l’encyclopédie.18

Gauche : Frontistpice de Deux Expéditions à l’intérieur de l’Australie du Sud par Charles Sturt, 1833. Droite : William Blandowski, Planche 137 : Aborigènes d’Australie : lieux de sépulture près de Budda, longitude 148° latitude 32°, d’après un croquis du Capitaine Sturt.

Au regard des multiples médiums produits au fil du temps (dessins, gravures, photographies), il est clair que les images incluses dans l’encyclopédie de Blandowski sont fortement retravaillées. Par exemple, la planche 137, que Brook Andrew utilisa pour son œuvre The Island I, est elle-même une adaptation du frontispice de Deux Expéditions à l’intérieur de l’Australie du Sud par Charles Sturt, 1833.19 Mützel, qui travailla avec Blandowski à Gleiwitz à l’harmonisation des images pour l’encyclopédie, apporta des changements à la gravure de Sturt en coupant l’image d’origine tout en gardant une composition similaire. Dans l’ensemble, et en prenant en considération que les images furent retravaillées de nombreuses fois, Australie ainsi que les images qui y sont reproduites sont des témoignages historiques primordiaux des premiers contacts avec les cultures et populations aborigènes, « ce moment éphémère avant que tout ne change ».20 Ainsi, Harry Allen parle d’Australie comme « une vision à la fois intemporelle et dans le passé »21, une encyclopédie qui ne fut pas le dernier livre sur les autochtones, mais un livre qui mit en avant les populations aborigènes comme « l’Autre » du XIXème siècle.

Ainsi, l’encyclopédie de Blandowski est un ouvrage créé et organisé par William Blandowski, mais il permet aussi de mettre en évidence un réseau de relations entre lui-même et les dessinateurs, les universitaires, les populations aborigènes ou encore les scientifiques. Mais ce que Blandowski ne pouvait savoir, évidemment, c’est que l’artiste Brook Andrew s’intéresserait à son ouvrage presque 150 ans plus tard.

Brook Andrew : The Island

Dans son texte Remember How We See: The Island, Brook Andrew s’interroge : « Quelle est la vérité de toute représentation lorsque la fabrication de mythes fait partie intégrante de l’histoire ? ».22 Cette question permet de s’interroger sur les relations entre les personnes et l’encyclopédie qui apparaissent dans Australie, plus précisément sur l’utilisation de ses images : cette encyclopédie, que l’on considérait comme un document historique, était très travaillée, créant ainsi une vision mythique de l’Australie plus qu’une représentation fidèle. À son tour, mais de façon délibérée, Brook Andrew créa une représentation mythique de l’Australie dans son œuvre The Island.

En juin 2007, Brook Andrew consulta et choisit plus de 300 reproductions d’images tirées de l’encyclopédie de Blandowski dans les archives photographiques du musée d’archéologie et d’anthropologie de Cambridge. À partir de ces images, Andrew créa une série de six œuvres de 3m sur 2,5m faites de papier d’aluminium scellé à la chaleur sur du coton et qu’il sérigraphia ensuite.23

Gauche : William Blandowski, planche 137 : Aborigènes d’Australie : lieux de sépulture près de Budda, longitude 148° latitude 32°, d’après un croquis du Capitaine Sturt. Droite : Brook Andrew, The Island I, 2008, Mixed media, 250 x 300 x 5 cm.

L’origine de The Island I est la planche 137 : Aborigènes d’Australie : lieux de sépulture près de Budda, longitude 148° latitude 32°, d’après un croquis du Capitaine Sturt. Alors que Blandowski avait déjà retravaillé l’image de Charles Sturt, Andrew « la transforma de façon plus mystique et magique, presque futuriste avec son dôme dans le paysage, en faisant complètement disparaître la figure humaine ».24 Compte tenu de la technique utilisée, la forme de vaisseau spatial qui peut être attribuée à la tombe est soulignée par les craquelures de la peinture qui dévoilent la couleur métallique de l’aluminium utilisé dans la structure de l’œuvre.25

Gauche : William Blandowski, planche 140 : Aborigènes d’Australie : tombe autochtone le long de la rivière Lachlan, longitude 143° latitude 33, d'après Oxley. Droite : Brook Andrew, The Island II, 2008, Mixed media, 250 x 300 x 5 cm.

The Island II est une interprétation de la planche 140 : Aborigènes d’Australie : tombe autochtone le long de la rivière Lachlan, longitude 143° latitude 33, d'après Oxley. À première vue, et malgré la technique utilisée, cette version de la planche 140 est relativement semblable à celle représentée dans Australie. Pourtant, Andrew a bouleversé l’image en transformant les arbres de l’image originale en une « forêt germanique de pins » afin de faire référence aux origines de Blandowski.26

Gauche : William Blandowski, planche 120 : Aborigènes d’Australie : veuves pleurant leur mari le long de la rivière Murray. Droite : Brook Andrew, The Island III, 2008, Mixed media, 250 x 300 x 5 cm.

The Island III n’est pas qu’une reproduction de la planche 120, Aborigènes d’Australie : veuves pleurant leur mari le long de la rivière Murray. C’est également la reconstruction de nombreux rituels représentés dans une seule et même image. En effet, l’instantanéité que nous associons aujourd’hui à la photographie était loin d’être évidente au 19ème siècle. À l’époque, on prenait le temps de construire une image tandis que de nos jours, nous tendons à figer un moment dans le temps.27

Gauche : William Blandowski, planche 84 : Aborigènes d’Australie : cérémonie publique, retirer un os de son corps.Droite : Brook Andrew, The Island IV, 2008, Mixed media, 250 x 300 x 5 cm.

Contrairement aux autres images de Blandowski choisies par Andrew, The Island IV ne représente ni la mort ni des enterrements, mais un « corroboree bizarre », plus précisément la planche 84 : Aborigènes d’Australie : cérémonie publique, retirer un os de son corps. Dans cette œuvre, Andrew a recadré l’image de Blandowski pour faire un gros plan sur le centre de l’image, en ajoutant du bleu qui offre un contraste avec le noir et le gris, et crée ainsi un effet plus théâtral.28

Gauche : William Blandowski, planche 67 : Mammifères d’Australie : chasse au kangourou. Droite : Brook Andrew, The Island V, 2008, Mixed media, 250 x 300 x 5 cm.

The Island V est une version « angoissée »29 de la planche 67 : Mammifères d’Australie : chasse au kangourou. L’utilisation de la couleur rouge et le gros plan sur la figure de « Godzillakangaroo »30 permet à Andrew de conférer une dimension satirique et politique à l’image originale. La figure du kangourou avec sa stature imposante devient une représentation de l’Australie comme puissance politique dominante.

Gauche : William Blandowski, planche 123 : Aborigènes d’Australie : autochtones enfumant un mort (sic) qui deviendra momie près du lac Alexandrina.Droite : Brook Andrew, The Island VI, 2008, Mixed media, 250 x 300 x 5 cm.

Enfin, The Island VI part de la planche 123 : Aborigènes d’Australie : autochtones enfumant un mort (sic) qui deviendra momie près du lac Alexandrina. À nouveau, la couleur rouge accentue l’image des « guerriers en deuil qui jettent leurs armes et s’abandonnent à leur chagrin ».31L’utilisation des couleurs est une façon de théâtraliser les images et de les transformer en des sortes d’images publicitaires à la manière d’une société de consommation. De plus, ainsi que l’affirme Wendy Garden, les couleurs utilisées par Andrew évoquent le passé colonial (le rouge, le blanc et le bleu sont les trois couleurs des drapeaux britannique et australien)32, de sorte qu’elles font référence à ce passé tout en le défiant.

Ce qui plut à Andrew dans les images de Blandowski fut l’élément fantastique qui y est intégré. Il souhaitait également « « mettre en lumière » les vieilles images sombres d’autochtones ». En outre, retravailler ces images et créer un dialogue était pour Andrew une façon de « dénoncer à la fois les tourments et l’absurdité du passé colonial australien ».33 En effet, ainsi que l’explique Jessica Neath, Andrew « adore l’ambiguïté et les interprétations erronées » et aime jouer à déstabiliser le regard colonial en attirant l’attention sur la façon dont il est construit ».34 En utilisant une « forme contemporaine de peinture historique »35, son œuvre The Island est comme « une pièce à conviction et de contre-mémoire ».36

Nicholas Thomas affirme que le travail de Andrew ne répond pas à des questions mais stimule les gens pour qu’ils les formulent.37 Alors que Andrew conversait avec une femme qui était troublée par la cérémonie représentée dans The Island IV, Andrew expliqua que cette œuvre devrait être interprétée comme une représentation « théâtralisée » de cette cérémonie dans un « format hyper-réel ». Andrew et la femme continuèrent à discuter de la façon dont ces images sont une « déformation de la réalité », une façon de « bouleverser et compromettre nos convictions sur les fragments de l’histoire ou de nous approprier en quelque sorte les récits de Blandowski ».38

Exposition Theme Park, 2008, installation de Brook Andrew au Museum of  Contemporary Aboriginal Art, The Netherlands.

De nombreuses versions de The Island existent et sont éparpillées dans des musées du monde entier, y compris en Australie et au Royaume-Uni. Le fait que des institutions diverses et variées aient acquis ces œuvres témoigne que musées et galeries osent engager un dialogue avec des œuvres qui perturbent leur espace colonial. Nicholas Thomas parle de « musée comme méthode », un endroit dans lequel une « analyse des collections » peut s’effectuer39, un endroit que les visiteurs et les artistes peuvent s’approprier en créant un dialogue.

Empruntant à la théorie sur les lieux de mémoire de Pierre Nora40, nous pouvons considérer que non seulement le musée est un site de mémoire, mais également les images elles-mêmes – celles de Andrew comme celles de Blankowski –, des façons évidentes de se souvenir. Dans cet exemple, Australie et The Island doivent être pensés comme un « héritage visuel » ainsi que comme un « témoin fort et […] des objets de mémoire », « qui relient le matériel photographique aux effets persistants de la dépossession ».41 À la lumière d’œuvres comme The Island, Jessica Neath et Brook Andrew affirme que les musées devraient être envisagés comme des endroits où l’on « insuffle de nouvelles perspectives et où art contemporain et histoires anthropologiques s’hybrident ».42 Brook Andrew devient ainsi « ethnographe »  afin de révéler cet « héritage visuel ».43

Clémentine Débrosse

1 JORGENSEN, D., MCLEAN, I. (eds), 2017. Indigenous Archives: The Making and Unmaking of Aboriginal Art. Crawley (Western Australia), UWA Publishing, p. IX.

2 NICHOLLS, C., 2003. “Brook Andrew: Seriously Playful”. RealTime 54, p. 28.

3 HUTCHENS In JORGENSEN, D., MCLEAN, I. (eds), 2017. Indigenous Archives: The Making and Unmaking of Aboriginal Art. Crawley (Western Australia), UWA Publishing, p. 308.

4 BUTLER, R., 2020. Framing the Voice/Voicing the Frame: On Brook Andrew’s Vox: Beyond Tasmania (2013). Index Journal 2 Law, p. 9.

5 ALLEN, H. (ed), 2010. Australia: William Blandowski’s Illustrated Encyclopaedia of Aboriginal Australia. Canberra, Aboriginal Studies Press, p. 4.

6 Ibid, pp. 4-5.

7 Ibid, p. 6.

8 Ibid, p. 7.

9 Ibid.

10 ALLEN, H. (ed), 2010. Australia: William Blandowski’s Illustrated Encyclopaedia of Aboriginal Australia. Canberra, Aboriginal Studies Press, p. 15.THOMAS, N., 2011. “Von Hügel’s curiosity: Encounter and Experiment in the New Museum”. HAU: Journal of Ethnographic Theory 1 (1), p. 311.

11 ALLEN, H. (ed), 2010. Australia: William Blandowski’s Illustrated Encyclopaedia of Aboriginal Australia. Canberra, Aboriginal Studies Press, p. 7.

12 Ibid, p. 16.

13 THOMAS, N., 2016. “The Collection as Creative Technology”. In The Return of Curiosity: What Museums Are Good for in the 21st London, Reaktion Book, p. 130.

14 ALLEN, H. (ed), 2010. Australia: William Blandowski’s Illustrated Encyclopaedia of Aboriginal Australia. Canberra, Aboriginal Studies Press, p. 16.

15 Ibid, p. 17.

16 Ibid, p. 9.

17 HECKENBERG, K., 2014. “Retrieving an Archive: Brook Andrew and William Blandowski’s Australien in 142 Photographischen Abbildungen”. Journal of Art Historiography 11, p. 11.

18 ALLEN, H. (ed), 2010. Australia: William Blandowski’s Illustrated Encyclopaedia of Aboriginal Australia. Canberra, Aboriginal Studies Press, p. 15.

19 THOMAS, N., 2016. “The Collection as Creative Technology”. In The Return of Curiosity: What Museums Are Good for in the 21st London, Reaktion Book, p. 130.HECKENBERG, K., 2014. “Retrieving an Archive: Brook Andrew and William Blandowski’s Australien in 142 Photographischen Abbildungen”. Journal of Art Historiography 11, p. 9.CARROLL, von Zinnenburg K., 2014. Art in the Time of Colony. Collection Empires and the Making of the Modern World, 1650-2000. New York, Routledge, pp. 152-153.

20 ALLEN, H. (ed), 2010. Australia: William Blandowski’s Illustrated Encyclopaedia of Aboriginal Australia. Canberra, Aboriginal Studies Press, p. 11.

21 Ibid.

22 ANDREW, B., In ALLEN, H. (ed), 2010. Australia: William Blandowski’s Illustrated Encyclopaedia of Aboriginal Australia. Canberra, Aboriginal Studies Press, p. 165.

23 THOMAS, N., 2016. “The Collection as Creative Technology”. In The Return of Curiosity: What Museums Are Good for in the 21st London, Reaktion Book, pp. 129-130.GARDEN, W., 2011. “Ethical Witnessing and the Portrait Photograph: Brook Andrew”. Journal of Australian Studies 35 (2), p. 259.

24 HECKENBERG, K., 2014. “Retrieving an Archive: Brook Andrew and William Blandowski’s Australien in 142 Photographischen Abbildungen”. Journal of Art Historiography 11, p. 10.

25 Ibid.

26 HECKENBERG, K., 2014. “Retrieving an Archive: Brook Andrew and William Blandowski’s Australien in 142 Photographischen Abbildungen”. Journal of Art Historiography 11, p. 13.

27 Ibid, p. 14.

28 Ibid.

29 HECKENBERG, K., 2014. “Retrieving an Archive: Brook Andrew and William Blandowski’s Australien in 142 Photographischen Abbildungen”. Journal of Art Historiography 11, p. 15.

30 ANDREW, B., In ALLEN, H. (ed), 2010. Australia: William Blandowski’s Illustrated Encyclopaedia of Aboriginal Australia. Canberra, Aboriginal Studies Press, p. 167.

31 HECKENBERG, K., 2014. “Retrieving an Archive: Brook Andrew and William Blandowski’s Australien in 142 Photographischen Abbildungen”. Journal of Art Historiography 11, pp. 15.

32 GARDEN, W., 2011. “Ethical Witnessing and the Portrait Photograph: Brook Andrew”. Journal of Australian Studies 35 (2), p. 261.

33 HECKENBERG, K., 2014. “Retrieving an Archive: Brook Andrew and William Blandowski’s Australien in 142 Photographischen Abbildungen”. Journal of Art Historiography 11, p. 2.

34 ANDREW, B., & NEATH, J., 2018. “Encounters with Legacy Images: Decolonising and Re-imagining Photographic Evidence from the Colonial Archive”. History of Photography 42 (3), p. 220.

35 HECKENBERG, K., 2014. “Retrieving an Archive: Brook Andrew and William Blandowski’s Australien in 142 Photographischen Abbildungen”. Journal of Art Historiography 11, p. 2.

36 ANDREW, B., & NEATH, J., 2018. “Encounters with Legacy Images: Decolonising and Re-imagining Photographic Evidence from the Colonial Archive”. History of Photography 42 (3), p. 221.

37 THOMAS, N., 2011. “Von Hügel’s curiosity: Encounter and Experiment in the New Museum”. HAU: Journal of Ethnographic Theory 1 (1), p. 313.

38 ANDREW, B., In ALLEN, H. (ed), 2010. Australia: William Blandowski’s Illustrated Encyclopaedia of Aboriginal Australia. Canberra, Aboriginal Studies Press, p. 168.

39 THOMAS, N., 2016. “The Collection as Creative Technology”. In The Return of Curiosity: What Museums Are Good for in the 21st London, Reaktion Book, p. 116.

40 THOMAS, N., 2016. “The Collection as Creative Technology”. In The Return of Curiosity: What Museums Are Good for in the 21st London, Reaktion Book, p. 118.

41 ANDREW, B., & NEATH, J., 2018. “Encounters with Legacy Images: Decolonising and Re-imagining Photographic Evidence from the Colonial Archive”. History of Photography 42 (3), p. 217.

42 ANDREW, B., & NEATH, J., 2018. “Encounters with Legacy Images: Decolonising and Re-imagining Photographic Evidence from the Colonial Archive”. History of Photography 42 (3), p. 218.

43 FOSTER, H., 1995. “The Artist as Ethnographer?” In MARCUS, G. E., MYERS, F. R. (eds), The Traffic in Culture: Refiguring Art and Anthropology. Berkeley, University of California Press, pp. 302-309.

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