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Production sous contraintes : la camelote du bagne de Nouvelle-Calédonie

Il est un type d’objets provenant de Nouvelle-Calédonie, que l’on découvre parfois au détour de l’étude d’une collection océanienne, et qui ne manque jamais de nous étonner. Parfois considérée anecdotique et de mauvais goût, la « camelote » du bagne néo-calédonien retient cependant notre attention cette semaine sur CASOAR. Voir plus

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Les « phantomatiques » boucliers de la Wahgi – Troisième partie

Pratique en passe d’appartenir définitivement au passé à la fin des années 19701, la production des grands boucliers de guerre de la Wahgi est un exemple probant de tradition vivante et dynamique. Les changements techniques, sociaux, l’introduction de nouveaux biens de consommations et de nouveaux loisirs eurent des répercutions fortes sur le design des boucliers en tant que moyen de communication et sur les choix esthétiques opérés. Cela ne témoigne pas seulement de l’arrivée de ces nouvelles illustrations dans l’univers visuel de la Wahgi au cours de la seconde moitié du XXème siècle. Voir plus

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Les « phantomatiques » boucliers de la Wahgi – Deuxième partie

Presque cinquante ans après que les guerriers du Mont Hagen ont détruit leurs armes par le feu1, la vallée de la Wahgi, dans les Hautes-Terres orientales de Nouvelle-Guinée, voit le nouvel essor des boucliers de guerre qui avaient quasiment cessé d’être construits ou avaient été saisis par les policiers.2 Nous sommes au milieu des années 1980. La région est le théâtre de violents conflits locaux3 qui encouragent la reprise de la production, avec parfois des changements révélateurs dans leur réalisation : Voir plus

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Les « phantomatiques » boucliers de la Wahgi – Première partie

Etonnant bouclier que celui acquis il y trois ans par le musée des Confluences de Lyon dans le cadre de l’exposition Hugo Pratt – Lignes d’Horizons1 (dont CASOAR à fait une revue ici). Si son iconographie renvoie aux comic books américains, à travers la figure du superhéros The Phantom, la plaque minéralogique fixée à sa base et estampillée « PNG » donne une indication sur sa provenance réelle. Peut-être un œil averti identifiera-t-il sa forme allongée et les liens croisés en son centre, caractéristiques des grands boucliers de guerre de la vallée de la Wahgi.

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Les perles noires de Tahiti, remarquables gemmes de Polynésie française

       Dans les lagons turquoises de Polynésie française sommeillent des trésors de nacre, les perles noires de Tahiti. Leur écrin ? Une huître perlière aux lèvres noires, la Pinctada Margaritifera. En tahitien cette perle est appelée poerava. Poe pour la perle, rava pour la couleur sombre. Sombres, elles le sont bien. C’est d’ailleurs la particularité des perles de cette région. Mais c’est aussi pour leur éclat et leur lustre, ainsi que pour la variété des nuances qu’elles proposent qu’elles sont si recherchées. En effet, les poerava sont difficilement réductibles à la couleur noire, tant elles peuvent être nuancées, du gris anthracite au mauve aubergine, en passant par toute une gamme de bleu et de vert. Ces caractéristiques leur octroient une place de choix chez les plus grands joailliers du monde, et une reconnaissance internationale. Une belle perle, ça peut coûter plusieurs milliers d’euros. Mais bien avant son apparition sur le marché mondial, les poerava étaient connues et recherchées par les habitants de la Polynésie française. Elles font encore aujourd’hui la fierté des producteurs et des joailliers polynésiens. La culture des huîtres perlières – la perliculture – est une véritable institution dans cette région. Voir plus

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Bouleversements environnementaux et changement climatique dans les arts contemporains océaniens

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       Dans l’article de la semaine dernière, CASOAR vous a présenté l’exposition de photographie contemporaine À toi appartient le regard (…) et la liaison infinie entre les choses (musée du quai Branly – Jacques Chirac). Mention fut faite de plusieurs artistes évoquant la question des changements environnementaux, liés à la pollution et au réchauffement climatique. Arrêtons nous aujourd’hui sur quelques œuvres d’art contemporain océanien évoquant elles aussi ces thématiques. Voir plus

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Histoire d’une découverte : Le siège de prestige des îles Australes collecté en 1822 par George Bennet

        Le 13 août 1769, au cours de son premier voyage dans le Pacifique, le Capitaine Cook découvrit l’Île de Rurutu (qu’il connaissait sous le nom d’Oheteroa), située au sud de Tahiti, aux latitudes 22°25’S ; 151°20’W. Un canot de l’Endeavour approcha du rivage mais le récif et les courants l’empêchèrent d’accoster. Cook ne pouvait imaginer que cette petite île, simple tache dans l’immensité de l’océan Pacifique, deviendrait un des locus classicus de l’art Océanien – l’île d’origine de la célèbre statue A’a aujourd’hui exposée au British Museum, mais aussi du magnifique siège cheffal (no’oanga) présenté ici. Voir plus

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Évoquer et invoquer le surnaturel – les objets de la chasse aux têtes et de la pêche à la bonite (Partie 3)

       Contrastés, brillants, éblouissants, faisant référence à des entités surnaturelles tout en s’inspirant des formes de la nature et des propriétés du vivant, capables de convoquer les morts, capables tour à tour de plaire aux hommes ou de les inquiéter, les objets de la chasse aux têtes et de la pêche à la bonite totalisent à eux seuls un nombre vertigineux de notions. Ils se trouvent au croisement de composantes majeures des champs du social : la sphère politique, la sphère religieuse, la sphère économique. Ils sont donc prompts à se transformer lorsque les champs du social eux-mêmes sont réorganisés. C’est leur adéquation avec la société qui « [autorise] les humains à produire des actions efficaces sur le monde ».1 Voir plus

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Les « Hommes de boue » Asaro des Hautes-Terres de Papouasie-Nouvelle-Guinée

     Les masques sont suffisamment rares dans la région centrale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, bien connue sous le nom de Hautes-Terres, pour que les quelques groupes qui en produisent soient remarqués. Les habitants de la région du fleuve Asaro, près de Goroka, n’y font pas exception et bénéficièrent même d’une attention du grand public rarement égalée par d’autres sociétés de Mélanésie, et même, osons le dire, d’un véritable feu des projecteurs – au point d’être sponsorisés par de puissantes firmes internationales. Pourquoi donc ? Voir plus

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Évoquer et invoquer le surnaturel – les objets de la chasse aux têtes et de la pêche à la bonite (partie 2)

      La semaine dernière nous vous proposions d’envisager les passerelles et similitudes symboliques existant entre la chasse aux têtes et la pêche à la bonite, deux activités qui étaient (et est toujours en ce qui concerne la pêche à la bonite) déployées en mer à l’ouest et au sud-est de l’archipel des Salomon. Ces activités ont donné lieu à la production de nombreux objets et images constituant un ensemble formel cohérent, notamment en raison de l’emploi, dans leur fabrication, de dispositifs techniques et visuels communs aux Salomon occidentales et orientales. Voir plus