Le pouvoir de la lumière : le phénomène d’iridescence dans les Salomon orientales

« Le crépuscule est le moment où les choses se confondent, et où les êtres, morts ou vivants, croisés le long d’un chemin ou sur le rivage, sont indifférenciés ».1 La brillance et plus particulièrement l’iridescence, sont des phénomènes visuels que nous expérimentons tous au quotidien. Il s’agit d’aberrations chromatiques, qui résultent de la capacité qu’ont certains corps à refléter la lumière de telle sorte que celle-ci est décomposée. Seules certaines couleurs sont alors visibles. Vous retrouvez un tel phénomène sur le pourtour des nuages, qui parait parfois irisé. Ceci est dû aux gouttes d’eau contenues dans l’atmosphère qui filtrent la lumière solaire. C’est aussi le cas des couleurs que vous pouvez observer au crépuscule, liées à la « réfraction, à la dispersion et à l’absorption sélective des rayons solaires ».2 Comment réagissez-vous à de tels phénomènes ? Qu’est-ce que cela évoque dans votre imaginaire ? Read More

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Rencontre par-delà la mort : le rambaramp au musée

       En parcourant l’espace dédié aux collections océaniennes du Musée du Quai Branly – Jacques Chirac selon le sens consacré (c’est-à-dire en le remontant vers la droite depuis l’entrée), le visiteur finira immanquablement par déboucher dans l’espace présentant les collections issues de l’Archipel du Vanuatu, marqué par l’imposante présence des tambours à fente. À partir de là, il fait alors face à un embranchement ; aller à gauche et se diriger vers l’alignement de flèches faîtières et d’appliques de chambranles kanak ou bien laisser sa curiosité le porter vers l’intrigante ouverture sombre qui s’ouvre à sa droite ? Read More

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Malinowski ou le désamour de la photographie de terrain

     Parler des photographies de terrain de Bronislaw Malinowski paraît tout à fait saugrenu. Sa relation avec la photographie n’est pas très heureuse. Il compare notamment dans son journal de terrain la photographie à une croix monstrueuse sur le mont Golgotha de la vie1. Il est le premier à se détacher de cette pratique ethnographique connaissant un grand développement à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Perçue comme une véritable révolution dans la pratique du terrain, la photographie était employée comme un outil d’objectivation. Faisant perdre à la main son rôle essentiel dans l’élaboration d’un objet2, la photographie permet de fixer une vision du monde à un instant donné. Il s’agit de comprendre pourquoi Malinowski montre un tel désintérêt pour la photographie qui était pourtant fervemment défendue par ses aînés. Read More

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La faute à Christophe Colomb

« Je ne puis garantir qu’on n’en fera pas d’autres découvertes à l’avenir, car bien des gens plus qualifiés que nous se sont trompés à propos de celle-ci. J’ai peur que nous ayons les yeux plus grands que le ventre, et plus de curiosité que nous n’avons de capacité. Nous embrassons tout, mais nous n’étreignons que du vent. »1 Read More

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The Highlands Trilogy : un monument d’anthropologie visuelle

     Au début des années 1930, sur les hauts plateaux qui cernent le Mont Hagen1, trois explorateurs australiens, les frères Leahy, découvrent de l’or et filment leur rencontre avec les populations qui habitent la vallée de la rivière Wahgi. Cinquante ans plus tard, le documentariste Bob Connolly et la sociologue Robin Anderson capturent, lui à l’image, elle au son, la vie des descendants et survivants de ce «premier contact». Dans First Contact (Premier contact), ils discourent avec les habitants de ces hautes-terres des images d’archives produites par les frères Leahy et qu’ils ont apportées avec eux. À la suite de ce premier échange, Connolly et Anderson s’installent deux années durant à mi-distance du village des Ganiga et de la maison de Joe Leahy, métisse né de l’union d’une papou et d’un des frères Leahy qui dirige une plantation de café, pour filmer les deux autres volets de la trilogie : Joe Leahy’s Neighbours (les voisins de Joe Leahy) and Black Harvest (traduit en français par Récolte sanglante).   Read More

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Des techniques du corps à l’ornementation en Océanie : affirmation sociale et magie de séduction

       Aujourd’hui, le Casoar a décidé de s’intéresser à l’usage quotidien que nous faisons de notre corps, à la façon dont nous l’ornons, et dont nous manions les outils qui nous entourent. N’avez-vous jamais, lorsque vous marchiez, dansiez, nagiez, soudain prêté une totale attention à vos mouvement, afin de les voir se succéder de façon fluide? Ne vous êtes-vous pas demandé.e pourquoi vous nagiez ou marchiez de cette certaine façon, avec telle position corporelle, tel rythme ? Read More

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Introduction à la notion d’« ancêtre » en Océanie : L’absence du Néant

       Cet article est une tentative de mise en valeur d’une partie des particularités que recouvrent la notion de « mort » en Océanie et plus particulièrement en Mélanésie1. Cette approche a pour but premier d’expliquer comment émergent les « ancêtres » afin de donner une idée de ces entités inconnues de l’Occident. Il va sans dire qu’une telle généralisation souffre d’exceptions et de contre-exemples qui ne sont pas mentionnés pour des raisons de clarté. Read More