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Le Fare Iamanaha – Musée de Tahiti et des Îles a rouvert ses portes !

Le Musée de Tahiti et des Îles – Te Fare Manaha, situé dans la commune de Puna’auia à Tahiti (Polynésie française), a fermé ses portes en 2018 et les a rouvertes au public au début du mois de mars 2023, sous le nouveau nom de Te Fare Iamanaha – Musée de Tahiti et des Îles (TFI-MTI). En 2019, Iris Rosier, ancienne contributrice chez CASOAR, vous parlait déjà du renouveau du musée en présentant son exposition temporaire Tupuna > Transit. Elle permit aux visiteurs·euses de continuer de voir les collections de l’institution et de découvrir le projet du nouveau TFI-MTI pendant ses travaux. Ces derniers avaient pour but de reconstruire une nouvelle salle d’exposition permanente, ainsi qu’un nouveau parcours muséographique. Il est temps de vous parler de ces changements ! Voir plus

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De la révolte du Bounty à l’Affaire Pitcairn

Avertissement : cet article mentionne des faits de violences sexuelles sur mineurs.  

Il s’agit de l’une des plus célèbres mutineries de l’Histoire. Les événements sont passés sous la plume de Jules Verne et ont été portés à l’écran par Marlon Brando.1 À travers la littérature et le cinéma, les révoltés du Bounty ont personnifié un idéal de liberté. Mais que sait-on vraiment de ces mutins et de l’héritage qu’ils ont laissé à Pitcairn, petit îlot du Pacifique sur lequel ils se sont installés ? Embarquement immédiat pour un voyage spatio-temporel : direction Tahiti dans le dernier tiers du XVIIIème siècle. 

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Tupuna, de Moearii Darius : regards multiples sur l’Histoire, message d’espoir pour la culture et le patrimoine polynésien

« Aucun homme, pourtant, ne saurait vivre normalement en étant coupé des racines de son passé, il n’en est pas autrement des sociétés ».1

Ce constat de José Garanger, archéologue, professeur à l’université Paris I qui orchestra des fouilles en Polynésie avec ses étudiants, pourrait être le leitmotiv de Moearii Darius, au cours de son long projet (plus de dix ans) de documentation puis d’écriture de l’ouvrage Tupuna, Voyage sur les Traces des Ancêtres à Tahiti et dans les îles, publié en 2021 chez Au vent des îles. Voir plus

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Maro ‘Ura. Un trésor polynésien : la mystérieuse trajectoire d’un objet sacré

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Vous les avez peut-être vues, ces intrigantes affiches dans les rues de Paris : du bleu, du jaune, un objet non identifié qui occupe l’espace, et ce mot tout autant inconnu pour la majorité d’entre nous : « Maro ’Ura ». Tout au plus, le sous-titre nous aide à y voir plus clair : “un trésor polynésien”. Nouvelle surprise : comment cet objet, qui semble si vieux, si abîmé, et dont on a du mal à distinguer l’utilité, peut-il être un “trésor” ? Voir plus

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Aux Îles de la Société, le deuil a un habit

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Immense, scintillant de nacre et enveloppé de tapa et de plumes, le costume de deuilleur des Îles de la Société fait partie des productions matérielles les plus spectaculaires de Polynésie centrale. Ce costume, c’est le heva tūpāpa’u. Il est exceptionnel à plus d’un titre, autant pour sa matérialité que pour sa place prépondérante dans les rites funéraires des ari’i – les chefs. Voir plus

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Les perles noires de Tahiti, remarquables gemmes de Polynésie française

       Dans les lagons turquoises de Polynésie française sommeillent des trésors de nacre, les perles noires de Tahiti. Leur écrin ? Une huître perlière aux lèvres noires, la Pinctada Margaritifera. En tahitien cette perle est appelée poerava. Poe pour la perle, rava pour la couleur sombre. Sombres, elles le sont bien. C’est d’ailleurs la particularité des perles de cette région. Mais c’est aussi pour leur éclat et leur lustre, ainsi que pour la variété des nuances qu’elles proposent qu’elles sont si recherchées. En effet, les poerava sont difficilement réductibles à la couleur noire, tant elles peuvent être nuancées, du gris anthracite au mauve aubergine, en passant par toute une gamme de bleu et de vert. Ces caractéristiques leur octroient une place de choix chez les plus grands joailliers du monde, et une reconnaissance internationale. Une belle perle, ça peut coûter plusieurs milliers d’euros. Mais bien avant son apparition sur le marché mondial, les poerava étaient connues et recherchées par les habitants de la Polynésie française. Elles font encore aujourd’hui la fierté des producteurs et des joailliers polynésiens. La culture des huîtres perlières – la perliculture – est une véritable institution dans cette région. Voir plus

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À toi appartient le regard : la photographie contemporaine s’invite au musée du quai Branly – Jacques Chirac

           De la photographie contemporaine au musée du quai Branly – Jacques Chirac (MQB-JC) ? Depuis son ouverture en 2006, le musée s’est davantage spécialisé dans la conservation et l’exposition des cultures anciennes des continents africains, américains, asiatiques et océaniens. Toutefois, les créations contemporaines non-européennes intègrent également les champs de recherches et les intérêts des équipes du musée, en particulier la peinture aborigène sur toile ou monumentale1 et la photographie. Voir plus

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Segalen et « Les Immémoriaux », entre exotisme et ethnologie

« Je t’ai dit avoir été heureux sous les tropiques, c’est violemment vrai. Pendant deux ans en Polynésie, j’ai mal dormi, de joie. J’ai eu des réveils à pleurer d’ivresse du jour qui montait. Les dieux du jouir, savent seuls, combien le réveil est annonciateur du jour et révélateur du bonheur continu que ne dose pas le jour. J’ai senti de l’allégresse couler dans mes muscles. J’ai pensé avec jouissance. J’ai découvert Nietzsche. Je tenais mon œuvre, j’étais libre, convalescent, frais et sensuellement assez bien entraîné. J’avais de petits départs, de petits déchirements, de grandes retrouvées fondantes. Toute l’île venait à moi, comme une femme. Et j’avais précisément, de la femme là-bas, des dons que les pays complets ne donnent plus. Outre la classique épouse maorie dont la peau est douce et fraîche, les cheveux lisses, la bouche musclée, j’ai connu des caresses et des rendez-vous, et des libertés qui ne demandaient pas autre chose que la voix, les yeux, la bouche et de jolis mots d’enfant. À Tahiti donc, j’ai sans geste précis connu des heures nocturnes radieusement belles. Les parfums s’y mêlaient sans doute, mais je sais fermement pourquoi j’y fût heureux. Je sais aussi que lorsque j’y retournerai pour vivre et y écrire mon maître du jouir, j’y retrouverai sous des espèces nouvelles, oh, pas de passion personnelle, d’analogue moment, ou bien je ne serais pas digne de sentir et de vivre. »
Extrait de lettre de Victor Segalen à son ami Henry Manceron, 24 décembre 1911.1 Voir plus

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Les Lumières à Tahiti ou l’histoire d’un tragique malentendu

Cet article est l’adaptation de notre conférence De la Vahiné à Vaiana : mythologies européennes de l’Océanie, des Lumières de la philosophie à celles des projecteurs, qui s’est tenue à l’École du Louvre le 27 mars 2019, dans le cadre de notre partenariat avec le Bureau Des Élèves de l’École du Louvre pour le gala « Mythes et Légendes ».

Plages de sable blanc, eaux turquoises et vahinés : voilà les quelques images qui viennent à l’esprit de nombreux d’entre nous lorsque l’Océanie est évoquée. Si les paysages paradisiaques existent bel et bien, qu’en est-il de ces fameuses vahinés ? Éternellement accompagnée de son ukulélé, enchaînant les pas d’une danse lascive… la femme polynésienne telle que vue dans l’imaginaire populaire semble donner un avant-goût du paradis. Voir plus