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1878 : deux regards sur l’Histoire

     C’est un tout petit livre rouge qui ne paye pas de mine. Mais il contient trois choses essentielles : les carnets de campagne d’un artilleur bourguignon, un récit de guerre kanak1 et une présentation d’Alban Bensa. Il est publié par Anacharsis, maison d’édition dont la devise est « Rencontres entre cultures », au sein de la collection Framagouste (qui entend dépasser les « chatoiements d’un exotisme de pacotille »)2 parmi un ensemble de témoignages, de récits de voyage, et de portraits sans fars du colonialisme.

La colère gronde

       Juin 1878. La première grande insurrection kanak contre le pouvoir colonial éclate.3 Découverte quelque quatre mille ans plus tôt par les Kanak, la Nouvelle-Calédonie voit depuis un siècle4 le passage des baleiniers, le développement du commerce de Santal5 et l’installation des premiers colons dans la rade de Nouméa.6 En 1853, Napoléon III prend prétexte d’un massacre de marins à Yenghebane pour annexer le territoire à la France. Vingt-cinq petites années plus tard, l’extension coloniale tout au long de la côte ouest exerce déjà une trop grande pression sur la population mélanésienne. Les éleveurs ont annexé d’immenses parcelles de terres kanak, « utilisant le bétail comme arme de destruction horticole ».7 La poussée européenne s’intensifie à partir de 1864 et l’ouverture du bagne de Nouméa, les prisonniers fraichement retournés à la vie civile ayant pour obligation de cultiver la terre de Nouvelle-Calédonie, d’où les Kanak étaient alors expulsés.8 Viennent grossir les rangs, en 1872, les Communards déportés9 et les Kabyles d’El Mokrani10, eux-mêmes acteurs de révoltes et victimes de répressions violentes, devenant bon gré mal gré un outil de la politique de peuplement menée par l’administration coloniale. En 1876, la création de réserves est l’aboutissement du processus de spoliation.

Kabyle

« Camps des Arabes, île des Pins, N.C », lithographie Hugan, 1876 – © Archives territoriales de Nouméa

      Alors, le 18 juin 1878, un ancien bagnard qui s’était installé en concubinage avec une femme kanak est assassiné avec sa famille.11 Les insurgés mènent des actions tout au long de l’été (le 25 juin, attaque de la gendarmerie de La Foa et de colons et libérés du bagne vivant sur les concessions de ces vallées12 ; le 26, attaques dans les environs de Bouloupari, à 80 km de Nouméa ; le 3 juillet, le lieutenant-colonel Gally-Passebosc est abattu par des hommes embusqués alors qu’il assistait à la réparation d’une ligne télégraphique endommagée par les insurgés…). L’armée peine dans un premier temps à les réprimer, malgré les représailles sur les villages et les cultures kanak. Avec la mort d’Ataï – un des principaux meneurs de la révolte – le 1er septembre, l’Insurrection entre dans une seconde phase. Les insurgés agissent alors plus au nord, vers Bourail et Poya. Dans le même temps, la contre-offensive des autorités coloniales, qui profitent de l’enrôlement de Kanak, est menée avec plus d’efficacité en raison d’une meilleure connaissance du terrain. La répression est radicale. Villages rasés, sites sacrés détruits, femmes livrées aux « tribus amies », exécutions sommaires, premières déportations.

Nouvelle-Calédonie Insurrection 2 2

Territoires de l’Insurrection kanak de 1870 – © CASOAR

Carnets de campagne

            Le journal tenu par Michel Millet documente cette phase de reprise en main de la situation par les forces françaises. L’homme, tailleur de pierre et vigneron dans le civil, a quitté sa Bourgogne natale quatre ans plus tôt pour effectuer son service militaire au sein d’un régiment d’artillerie de marine. On sait de son séjour calédonien qu’il a dans un premier temps été affecté à maintenance de la ville de Nouméa et à la surveillance du bagne où il dit avoir côtoyé les Communards déportés.13 Appelé, avec son canon et six hommes14, à participer à la répression de l’Insurrection, il arrive à Bourail le 2 octobre. Il écrit son journal au crayon sur de petits carnets, dont un seul subsiste. Outre sa vie militaire, d’autres carnets « avaient pour thèmes animaux et végétaux, un pilou kanak, ou les contacts qu’il avait eus avec des déportés de la Commune ».15 Seules les notes ayant trait à sa campagne militaire sont recopiées par Michel Millet à son retour en Bourgogne, « à l’encre […] sur un grand cahier in folio »16, qu’il conservera sa vie durant dans le meuble de sa cuisine. Ce sont les soixante-dix-huit pages qui le composent qui sont intégralement publiées par Anacharsis.

Carnet manuscrit 2

Première page de l’in folio de Michel Millet – © Editions Anacharsis

      Il s’agit là d’une source de première main documentant six mois de l’expédition militaire de façon exceptionnelle, c’est-à-dire de façon exceptionnellement précise et datée, mais également exceptionnelle en ce qu’elle nous place au côté d’un simple artilleur suivant (subissant) des ordres un peu absurdes au sein d’une guerre qui n’est jamais pensée dans sa globalité. Millet ne dit rien des causes ni des conséquences de l’Insurrection, en bon soldat n’émet aucun avis sur les décisions militaires, mais rapporte néanmoins avec humour et force détails la mauvaise intendance de sa hiérarchie, la faim terrible dont les soldats souffrirent bien plus que des affrontements17, et les manœuvres sans cesse répétées pour transporter un canon qui tire à l’aveugle sur des ennemis invisibles18. Que faire en effet d’un artilleur quand on mène une politique de la terre brulée?
Parallèlement, ces évènements militaires, saupoudrés de remarques personnelles et d’appréciations goguenardes, donnent à voir un visage plus humain de la Nouvelle-Calédonie à la fin du XIXe siècle. Si Michel Millet commence sa campagne en promettant à un camarade de lui rapporter l’oreille d’un Kanak19, lui qui ne tuera finalement jamais personne semble au fil des jours faire preuve d’un respect grandissant envers les Kanak qu’il côtoie et qui sont, « comme lui, des soldats et des paysans ».20 Il porte une attention quasiment documentaire au mode de vie de ses contemporains, par exemple à la préparation d’un bougna21, faisant regretter la disparition des autres carnets Calédoniens dont nous avons connaissance :
« Ils avait comme marmite fait un tas de cailloux qui avait pris sur le bord de la rivière et un énorme feu sur les pierres à les faire roujires, lorsque quils ont reconnu que cetait assez chaux, ils souflé les sendres et ont placée vivement leur mangé dessus, et des larges feuilles de bananier et autres préparer, a coté du feut ils ont vivemens couvert leur manger avec, et ensuite la terre dessue. Si bien que cette cuisson etait faite à letouffé, une heure après en le retire et jaie gouté de leur viande qui etait d’un gout esquis. »22
Cependant, la sympathie qu’il éprouve à l’égard de ses camarades « tayots » (amis)23, ne débouche jamais vers une remise en question de la colonisation et le chroniqueur parait dénué de la moindre idéologie.24

Michel Millet

Portrait de Michel Millet, vers 1885 – © Editions Anacharsis

     L’intégrité du texte original est respectée jusque dans les fautes d’orthographe et de syntaxe, nombreuses et rendant parfois la lecture difficile. On est par moment presque obligé de lire à haute voix, afin de comprendre le texte phonétiquement. Ceci constitue un parti pris éditorial très intéressant, d’une part en raison du rythme effréné que donnent au récit les dizaines de lignes s’enchainant quasiment sans ponctuation (on sent l’avidité de Michel Millet à consigner son aventure), d’autre part car ce français approximatif raconte en lui-même beaucoup de choses. Outre la présence de prononciations patoisantes (le son on est souvent transcrit par le son an), il raconte l’effort d’un Bourguignon pour produire un récit dans une langue qui n’est pas sa langue maternelle25, mais qu’il considère être la langue de l’instruction par excellence – au point, un fois devenu père, de s’interdire de parler patois à la maison afin de ne pas nuire à l’éducation de ses enfants.26 Plus largement, il raconte une époque où les langues régionales étaient encore bien vivantes, mais où l’État centralisateur et l’école républicaine balbutiante s’efforçaient de les combattre.27 Il est intéressant de constater que, dans cette autocensure dont fait preuve Millet, on ressent une sorte de violence. S’y niche une autre forme d’impérialisme de l’État français qu’il n’est pas inintéressant, toutes proportions gardées, de mettre en parallèle avec le combat mené par l’administration contre le mode de vie kanak.

La Guerre d’Ataï

            Car toute la force de la présente édition est de mettre ces Carnets de campagne en perspective avec La Guerre d’Ataï, récit prononcé par Téa Henri Wênêmuu en 1973, collecté et traduit par Alban Bensa. L’histoire qu’ils livrent est bien différente, tant dans la forme que dans les épisodes retenus et mis en avant.
Au contraire du journal de terrain de Millet, centré uniquement sur ses six mois de campagne et les déconvenues de ce quotidien militaire inepte, le récit de Téa Henri Wênêmuu présente très peu d’éléments réellement descriptifs, mais réfléchit en profondeur sur les causes de l’Insurrection :
« Les Blancs ont commencé la guerre à partir de Nouméa. La guerre à gagné tous les territoires. À cause d’elle, il n’y avait plus personne dans tous le pays, en partant du sud jusqu’ici. »28
La guerre « menée par les Blancs » ici évoquée est bien celle de la colonisation qui, depuis les premières implantations à Nouméa, a vidé l’ensemble de la Grande Terre de ses habitants. Preuve de la réalité sanitaire catastrophique auxquelles spoliations, déplacements de populations et travail forcé ont abouti, soulignons qu’au début du XXème siècle la population kanak atteignait difficilement 20% de la population de 1850 (estimée à 100 000 personnes).29
Cette méditation sur les causes de l’Insurrection est étoffée de quelques faits d’armes, tels l’assassinat du lieutenant-colonel Gally-Passebosc, la mort d’Ataï, ou les combats des grottes d’Adio, près de Goapin où a été collecté ce récit. Ce qui frappe le lecteur européen, c’est que la réalité de la guerre apparait minimisée, édulcorée. Les premières attaques contre les colons sont en effet décrites par une métonymie, celle de la danse d’avant l’attaque, ayant pour but d’exalter la colère et l’excitation des guerriers, et entrant dans un cadre rituel plus large (peintures corporelles, prescriptions et proscriptions visant à renforcer l’efficacité du guerrier, harangue des meneurs). La répression est aussi évoquée de façon métonymique:
« Une annonce a été lancée pour que les guerriers se mettent à danser. Pendant qu’ils dansaient les soldats sont montés jusqu’à eux et les ont frappés ».30
Ces procédés allusifs tiennent tant aux spécificités de l’art oratoire kanak consistant « autant à dire qu’à taire »31, qu’à la délicatesse du récitant qui minimise les évènements pour ne «  heurter ni les descendants des auxiliaires de l’armée française, ni son interlocuteur blanc ».32 La narration se fait au travers d’une oralité bien codifiée qui « relève du genre de « l’histoire » (jèma) ou de « l’anecdote » (mäpéa), formes rhétoriques à la fois spontanées et maîtrisées par lesquelles sont transmises et construites, non sans transformations, les références au passé. »33 Cette « prime au silence »34 toute en retenue donne au récit son caractère évasif, et contraste fortement avec la langue effrénée et prolixe de Michel Millet.

            S’il est des évènements sur lesquels l’orateur s’attarde davantage, ce sont ceux mettant en avant la ruse des protagonistes kanak, qualité très valorisée dans l’art guerrier. Le coup mortel tiré par Ataï, camouflé par une feuille de taro, contre le colonel Gally-Passebosc est compté non sans humour selon “une figure narrative comique” fréquemment mise en œuvre dans la littérature orale kanak.35 Quant aux combats qui ont lieu dans les grottes d’Adio le 21 novembre 1878, ils sont évoqués en mettant l’accent sur la manœuvre d’un guerrier, qui provoquent les soldats français afin de permettre à ses compagnons de fuir dans une autre direction, renouant ainsi avec « le thème familier des contes kanak où l’on voit le héros jouer des tours et se faire pourchasser par ses victimes sans que celles-ci parviennent à l’atteindre ».36
L’interprétation que livre Téa Henri Wênêmuu de la mort d’Ataï est aussi intéressante, en ce qu’elle diffère de la version communément admise par les milieux européens (Ataï aurait été décapité par des guerriers de Canala, alliés des forces militaires françaises). Ici, Ataï choisit l’heure de sa mort, demandant à ses guerriers de l’exécuter. Cette variation est expliquée ainsi par Alban Bensa :
« Ce point de vue, qui présente l’avantage d’épargner, un siècle après des faits, la responsabilité des gens de Canala, permet aussi d’inscrire la mort d’Ataï dans le droit fil de pratiques anciennes par lesquelles le chef pouvait mettre un terme aux querelles de succession en demandant à être mis à mort par les siens : ne pouvant demeurer là où leur chef avait été immolé, ses gens devaient rendre le titre aux maîtres du sol […]. En se référant à cette possibilité, l’auteur du récit fait échapper la mort d’Ataï à un échec militaire : il choisit lui-même de disparaître pour mettre fin à un conflit […]. [Ce récit] est enraciné dans une conception ancienne de la mort du chef kanak : son héroïsme consiste moins à combattre qu’à mourir pour que la paix devienne possible, selon une pratique qui voulait que la réconciliation entre belligérants passe par le sacrifice de l’un d’eux, chargé par là, mot à mot, « d’ouvrir la paix ». »37

Réconcilier les points de vue

            Choisissant de présenter en premier lieu le récit de Téa Henri Wênêmuu, puis l’analyse d’Alban Bensa, les éditions Anacharsis permettent qu’on aborde le journal de Michel Millet (dont les propos à l’égare du camp adverse sont parfois violents) en lecteur averti. Averti d’une part des modalités d’expression des différents protagonistes (grâce aux clés de lecture qui permettent aussi bien de dépasser la distance historique qui nous sépare de Michel Millet que d’éclairer les modalités d’expression proprement kanak employées par Téa Henri Wênêmuu), mais surtout averti du contexte social et colonial ayant mené à l’Insurrection. Cela s’avère très utile pour comprendre, outre des circonstances historiques pas forcément connues du lecteur, les fluctuations de la réalité historique même, laquelle est toujours corrélée au point de vue de celui qui en fait le récit.
Car avant tout, ces deux faces de la même histoire ainsi rassemblées permettent de mesurer un fossé d’incompréhension, que la nécessaire présentation d’Alban Bensa vient éclairer, tentant de réconcilier les points de vue38 – tout en sachant placer les responsabilités dans le camp auquel elles incombent.

Margot Duband

Image à la une : Couverture de l’édition (conception graphique : © Arterrien).  Illustration : Les Canaques de la Nouvelle-Calédonie, protège-cahier, 1890 – © Musée national de l’Education – I.N.R.P. Rouen.

1 Le terme vernaculaire de « kanak » ne sera accordé ni en genre ni en nombre au cours de cet article. Ce mot, signifiant « homme », fut utilisé au XIXème et XXème siècles par les Européens pour désigner les habitants de Nouvelle-Calédonie, et plus largement les populations mélanésiennes. On l’orthographiait alors “canaque” (Michel Millet, quand à lui, écrit « canac »). Cette orthographe est associée à l’imagerie coloniale française et on lui préfère, depuis les revendications identitaires des années 1970, sa forme invariable de « kanak ».

2 http://www.editions-anacharsis.com/Famagouste

3 En marge des trois grandes insurrections que l’histoire canonique retient (1878, 1917, 1984), des dizaines d’autres révoltes ont émaillé l’histoire coloniale de la Nouvelle-Calédonie. Pas moins de vingt-cinq révoltes précédèrent celle de 1878.

4 Le Capitaine Cook aborde l’île en septembre 1774.

5 Deux commerces fréquemment mis en œuvre par les premiers Européens du Pacifique Sud.

6 À partir de la décennie 1840.

7 BENSA in MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis, p. 20.
Ce procédé amènera le guerrier Ataï à résumer les spoliations foncières en ces termes au gouverneur Jean Orly : « Quand mes taros iront manger tes bœufs, je mettrai une barrière autour de mes champs ».

8 La réforme pénitentiaire menée par Louis Napoléon Bonaparte aboutit à la Loi sur l’exécution de la peine aux travaux forcés du 30 mai 1854, qui présente pour le gouvernement le double avantage d’éloigner de la métropole les éléments jugés dangereux et de mener une politique coloniale de peuplement intensive. Elle stipule que le bagnard condamné à plus de huit ans de travaux forcés, une fois libéré, passera le restant de ses jours en Nouvelle-Calédonie. Les forçats condamnés à moins de huit ans participaient aussi à la colonisation pénale, puisque le texte de loi entérine le principe de « doublement » de la peine, c’est-à-dire l’obligation d’effectuer un séjour sur l’île égale à la durée des travaux forcés, exploitant la terre au sein de ferme pénitentiaire.
DEBIEN-VANMAI, C., 10 août 2010. « Le rôle des bagnards dans la colonisation pénale en Nouvelle-Calédonie ». In HG/NC, le site académique d’histoire-géographie de Nouvelle-Calédonie, http://histoire-geo.ac-noumea.nc/spip.php?article164, dernière consultation le 08 octobre 2019.

9 En tout, c’est plus de 3800 déportés politiques qui arrivent en Nouvelle-Calédonie entre 1872 et 1878. L’aminsite intervient en 1880.

10 Cheikh El Mokrani fut l’un des meneurs de l’insurrection kabyle de 1871 contre le pouvoir colonial. Ceux de ses partisans qui ne furent pas tués au combat ou exécutés furent déportés. On estime leur nombre à plus de 200. Ils ne furent amnistiés qu’en 1895.

11 Il s’agit de la famille Chêne, gardiens de la propriété de l’avocat Dézarnauld, à l’ouest de Bouloupari.

12 Cette attaque, perpétrée suite à l’arrestation du chef de Dogny, permit aux insurgés de le délivrer.

13 Il indique dans son journal : « je pourrais vous parlé de l’ile de Noue [Nou] ou se trouve les condannés aux travaux forcé. Ji etait détaché comme conducteur surveillant des travaux pour les fortifications qui n’existant encore pas à se moment ».
MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis, p. 143.

14 Bien qu’il ne soit pas gradé, Michel Millet précise : « le canon était sous mes ordres il etait à moi j’en etait le pointeur ».
MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis, p. 127.

15 BENSA in MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis, p. 31.

16 BENSA in MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis, p. 30.

17 Les difficultés de ravitaillement donnent lieu à des descriptions cocasses de chasse aux moutons, d’attaque de boeufs, de cueillette de champignons et de vol de poules, menés avec un succès aléatoire par Michel Millet et ses camarades.

18 Les multiples aventures de ce canon émaillent le journal. Porté tantôt sur de vieux chevaux impotents récupérés dans les concessions agricoles, tantôt à dos d’hommes, tombant dans des ravins, nécessitant des réparations de fortune, partout il ralentit l’avancement des soldats qui, une fois parvenus tant bien que mal en haut d’une colline ou d’une autre, constatent que les insurgés qu’ils poursuivaient ont depuis longtemps quitté les lieux.

19 MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis, p. 59.

20 BENSA in MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis, p. 38.

21 Plat traditionnel kanak.

22 MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis, p. 90.

23 Le terme tayo et ses dérivés signifient « ami » dans les langues polynésiennes. En français de Nouvelle-Calédonie, « tayots » désignaient les groupes alliés des forces coloniales.

24 Alban Bensa indique pourtant que Michel Millet, rentré en France, ne sera pas avare de considérations idéologiques et, « peut-être à la suite de ses contacts avec les communards, affiche des idées progressiste ».
BENSA in MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis,   p. 31.

25 Michel Millet parle le patois du Mâconnais, et consigne dans son journal chaque rencontre avec les « pays » de sa région, dont il recherche la compagnie dés qu’il aborde de nouvelles personnes : « j’arrive près d’une jeune femme […], je la salue et lui offre mes respet […], et je lui demande si elle connaissai des maconnaise parmi le nembre. Elle me répend […] vous avez une payse de Mâcon même attender je vais vous faire faire connaissance ».
MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis, p. 64.
Dans cette terre d’exilés, Millet ne semble pas être le seul à accorder de l’importance à une appartenance géographique commune, puisqu’il bénéficie facilement de la sympathie d’autres Boruguignons : « La vielle javais fait rencontre à la riviere, d’une femme qui lavait du linge, et elle se trouvais de mon pay. D’après son invitation je me suis rendu au logis pour mieux faire connaissanse ainsi que son mari, jaie etait bien reçu un souper matendai et le vin etait servi au repas […] ».
MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis, p. 86.

26 BENSA in MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis, p. 43.

27 Qu’il s’agisse d’une volonté sociale et progressiste de faire bénéficier à tous d’un enseignement primaire obligatoire et laïque, ou dans une finalité plus politique, d’assoir la légitimité la République nouvellement installée.

28 BENSA in MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis, p. 9.

29 Donnant une réalité au drame humain qui s’est joué, les notes de bas de page du livre indiquent le cas échéant, lorsque Millet évoque une tribu insurgée, « tribu aujourd’hui disparue ».

30 BENSA in MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis, p. 9.

31 BENSA in MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis, p. 29.

32 BENSA in MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis, p. 28.

33 BENSA in MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis, p. 15.

34 BENSA in MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis, p. 41.

35 BENSA in MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis, p. 24.

36 BENSA in MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis, p. 28.

37 BENSA in MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis, p. 25.

38 En plus d’expliciter les expériences de vie propres à chaque protagoniste, Alban Bensa souligne également lorsque les chroniques kanak et européennes s’accordent. C’est par exemple le cas sur les causes de l’Insurrection, résumées dans le terme « guerre des Blancs » par Téâ Henri Wênêmuu et analysées ainsi par le général Arthur de Trentinian dans le rapport qu’il rédige après l’Insurrection: « l’envahissement successif des territoires indispensables aux Indigènes pour les cultures nécessaires à leur existence, par les colons libres, par ceux provenant des pénitenciers, et par les pénitenciers eux-mêmes, […] l’invasion du bétail appartenant aux éleveurs, non seulement sur les terres réservées aux Canaques à la suite des délimitations, mais sur leurs récoltes qui sont presque partout dévastée ».
DOUSSET-LEENHARDT, R. , 1978 [1970]. Colonialisme et contradictions, Nouvelle-Calédonie 1878-1978. Les causes de l’insurrection de 1878. Paris, L’Harmattan, p. 157.

Bibliographie :

  • DEBIEN-VANMAI, C., 10 août 2010. « Le rôle des bagnards dans la colonisation pénale en Nouvelle-Calédonie» . In HG/NC, le site académique d’histoire-géographie de Nouvelle-Calédonie, http://histoire-geo.ac-noumea.nc/spip.php?article164, dernière consultation le 08 octobre 2019.
  • DOUSSET-LEENHARDT, R. , 1978 [1970]. Colonialisme et contradictions, Nouvelle-Calédonie 1878-1978. Les causes de l’insurrection de 1878. Paris, L’Harmattan.
  • Éditions Anacharsis, Collection Famagouste, http://www.editions-anacharsis.com/Famagouste, dernière consultation le 14 septembre 2019.
  • MILLET, M., 2004. 1878 : Carnet de campagne en Nouvelle-Calédonie, présentation d’Alban Bensa. Toulouse, Anacharsis.

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