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Les Talipun de Papouasie-Nouvelle-Guinée

          Les talipun font partie des monnaies traditionnelles les plus célèbres d’Océanie. Ces objets hétéroclites et insolites, qui étaient fabriqués en Papouasie Nouvelle-Guinée, sont composés d’une coquille partiellement ajourée du gastéropode turbo, connu sous le nom commun de ruban vert et sous le nom scientifique de turbo marmoratus. Une autre partie,  présentant  une  figure tressée en fibres – ou plus rarement, sculptée dans du bois –, est rehaussée de pigments et bordée de plumes du grand oiseau endémique de Papouasie-Nouvelle-Guinée, que vous connaissez désormais bien sous le nom de casoar.
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Rompre avec la colonialité : voir et entre-voir

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Je ne suis pas une fa’afafine, je ne suis pas gay, je ne suis pas transgenre, je suis juste un être humain et je suis ici pour secouer ».1

        Voici les mots de Tuisina Ymania Brown lors d’une table-ronde intitulée « Fa’afafine vers la décolonisation ». Elle se réfère ici au désir occidental de catégoriser les être humains et les identités. Face à cette volonté occidentale, nous allons cette semaine aborder une série de photographies de l’artiste Yuki Kihara. La série Fa’afafine. In the Manner of Women comprenant trois autoportraits est réalisée avec la collaboration du photographe Sean Coyle. Mais qui est Yuki Kihara ? Voir plus

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L’ ’ahu’ula de Kamehameha I : matérialisation de l’essence divine du chef hawaïen par la parure de plumes

      Un regard dirigé vers le lointain, une main droite ouverte vers l’avant dans un geste d’accueil : ainsi s’élève la statue du roi Kamehameha I, devant la façade du Ali’iolani Hale, l’ancien palais royal hawaïen situé à Honolulu (Oahu, Hawaï) qui abrite désormais la Cour Suprême d’Hawaï.

     Né en 1758 et décédé en 1819, Kamehameha Le Grand fut le fondateur en 1810 du royaume hawaïen. Il parvint à dominer les différentes îles de l’archipel grâce à ses qualités de fin stratège et de guerrier mais aussi à l’aide de ses compétences diplomatiques et des alliances qu’il noua avec les puissances coloniales présentes dans le Pacifique au XIXème siècle. Voir plus

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Le Sandroing au Vanuatu, bien plus qu’un dessin

        En 2008, la tradition de dessin sur le sable du Vanuatu se voyait inscrite sur la liste du Patrimoine Culturel Immatériel (PCI) de l’Unesco. Cette pratique consiste à tracer au doigt et à même le sol une ligne continue, contrainte par un quadrillage de lignes ou de points. C’est l’anthropologue anglais Bernard Deacon1 qui, le premier, s’intéressa à cette tradition en particulier et la documenta, lui donnant le nom de « sand-drawing ». John Layard2 préférait la nommer « tracé sur le sable ». Au cours de cet article nous verrons pourquoi, appliquée à cette coutume qui s’est développée du nord-ouest d’Epi au sud-est des îles Salomon via les îles du centre-nord – où elle a atteint son apogée – et les îles Banks et Torres, la désignation « dessin » peut paraitre réductrice. Plus que de simples motifs décoratifs, on regroupe sous cette appellation une grande variété de tracés remplissant plusieurs fonctions et niveaux de signification ; rituels, mnémotechniques, à fin de communication, humoristiques. Voir plus

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Le regard malagan

     La Nouvelle-Irlande est riche de nombreuses traditions sculptées. L’une d’entre elles, appelée malagan, a particulièrement marqué les esprits avant nous et continue de nous frapper encore aujourd’hui. L’éventail d’œuvres (sculptures, masques, éléments tressés, crânes surmodelés) au sein de cette tradition est vaste. Les mieux connues, car particulièrement impressionnantes, sont certainement de spectaculaires effigies en bois sculpté et peint où s’imbriquent et se côtoient formes humaines, animales ou végétales terrestres et marines. Voir plus

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Waka huia : de fascinantes boîtes à plumes maories

       Parmi les nombreux objets collectés en Nouvelle-Zélande par le capitaine Cook lors de ses trois voyages1 au XVIIIe siècle se trouvent plusieurs fascinantes boîtes à plumes, ou waka huia, qui ont tôt fait d’attiser la curiosité des Européens. Si ces boîtes sont très bien représentées dans les institutions et galeries européennes, ce n’est rien comparé à la place qu’elles occupent dans les musées néo-zélandais. A Wellington, le musée Te Papa Tongarewa en compte à lui seul plus d’une centaine dans ses collections, soulignant de fait l’importance de ces objets pour les Maoris. Retour sur l’étymologie de ces  boîtes  à plumes maories. Voir plus

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San i stap ko daon, « le soleil descend » : Autour du kava au Vanuatu

     Cet article repose sur quelques observations et impressions personnelles issues de mon séjour au Vanuatu de mars à août 2019 dans le cadre d’un voyage de 11 mois en Nouvelle-Calédonie et au Vanuatu. La visée de cet article est de partager mes propres rencontres et impressions autour du kava, dans les quelques lieux où j’ai pu me rendre ; Port Vila sur l’île d’Efate, Emau, le nord d’Ambrym, Pentecôte, le centre de Santo, Aniwa et Tanna.  Voir plus

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Le réveil des armures des Kiribati

      Ceux d’entre vous qui sont familiers du Pacifique savent bien qu’avec de la noix de coco on peut tout faire. Tout ? Oui tout ! Du récipient à la cuisine en passant par des cordages et même des armures. Oui, vous avez bien lu, des armures. Ces objets singuliers étaient fabriqués principalement à partir de bourre de noix de coco tressée dans l’archipel des Kiribati. Aujourd’hui, ils sont l’un des principaux symboles culturels de la région.

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La bascule des montagnes

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Cet article a été écrit pour le catalogue de la troisième édition du Bourgogne Tribal Show, 2018.

    C’est en 1926, qu’un jeune australien, Michael Leahy, 24 ans, débarque pour la première fois en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il est attiré, comme de nombreux autres, par l’or facile de la mine d’Edie Creek. Loin d’être un El Dorado, l’île est alors un poids pour l’administration australienne des années 1920 qui vient d’hériter de ces terres allemandes suite au traité de Versailles. Le climat chaud et humide de la Nouvelle-Guinée et la prétendue pauvreté de son sol dissuade le gouvernement d’investir dans ce nouveau territoire sous-tutelle dont la seule richesse semble être sa population, devenue une main d’œuvre bon marché pour les planteurs et les mineurs coloniaux. Voir plus