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Réclamer la terre : le Palais de Tokyo à l’heure du climat ?

« Réclamer la terre est une prise de conscience autant qu’un cri de ralliement. »1 Dès la première phrase de son texte introductif et de sa présentation en ligne sur le site internet du Palais de Tokyo, l’exposition Réclamer la terre, visible du 15 avril au 4 septembre 2022, affichait une ambition prometteuse. Daria de Beauvais, commissaire d’exposition au Palais de Tokyo, s’est associée à deux conseiller·e·s· scientifiques de taille pour l’organiser. La première est Ariel Salleh, chercheuse et activiste écoféministe née en Australie en 1944, dont le travail et les engagements portent sur les relations entre humains et non-humains, en s’intéressant notamment à d’autres perspectives de pensées que les paradigmes euro-nord-américains dominants. Le·a second·e est Léuli Eshrāghi, artiste, commissaire d’exposition, auteur·e, poète né·e à Samoa et d’ascendances sāmoane, perse et cantonaise. Dans son travail expographique et artistique, Léuli Eshrāghi interroge les conséquences coloniales et le besoin de réparation, de soin et de guérison des cultures autochtones discréditées par les anciennes puissances coloniales. Le titre de l’exposition est quant à lui inspiré par l’ouvrage Reclaim the Earth: Women Speak Out for Life on Earth, édité par Leonie Caldecott et Stephanie Leland en 1983.2 Voir plus

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Tinpis Run : Sur la route de Papouasie-Nouvelle-Guinée

Tinpis Run est souvent présenté comme le premier film de fiction de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Bien que les premiers films réalisés par des autochtones notamment à Port Moresby, la capitale, remontent aux années 1970, Tinpis Run est le film culte du cinéma papou-néo-guinéen. Ce road movie en Tok Pisin sous-titré en anglais et français réalisé en 1991 par Pengau Nengo connaît un certain succès à l’internationale. Le film est nominé au Festival international du film de Locarno et au Festival international du film de Valladolid. Il reçoit une mention spéciale au Festival international du film de Rotterdam en 1991 ainsi que le prix du Meilleur acteur au festival Balafon en 1996.  Alors cette semaine, en route pour ce road movie plein d’humour et de poésie !  Voir plus

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De la lutte d’Ataï à la lutte pour le retour d’Ataï – Restes humains et restitutions des musées en France

Depuis ces dernières années, l’opinion publique et les média s’emparent du débat autour des restitutions des œuvres collectées au cours de la période coloniale.  En novembre 2021, la restitution par la France de 26 œuvres à la République du Bénin, a fait couler beaucoup d’encre. Ces demandes de restitutions de la part des pays anciennement colonisés prennent part aux revendications post-coloniales et pointent du doigt les modalités illégitimes de collecte historique des œuvres. Voir plus

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John Bevan Ford : donner à voir un univers maori

Une harmonie de traits colorés, des entrelacs de lignes qui forment des paysages montagneux, esquissent des silhouettes stylisées, dessinent des pirogues voguant sur la mer, composent de grandes capes qui se déploient dans le ciel. Les œuvres peintes de l’artiste maori John Bevan Ford se reconnaissent au premier coup d’œil. Quiétude et harmonie y règnent et les nombreux symboles qui les composent attisent la curiosité. Dans cet article, CASOAR vous propose quelques clés de lecture pour les découvrir. Voir plus

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Les arts extra-européens au cœur du Forez, le musée des Civilisations de Saint-Just-Saint-Rambert

Si lors de vos vacances ou pérégrinations dans la campagne ligérienne vous passez non loin de la ville de Saint-Just-Saint-Rambert, dans le Forez (non loin de Saint-Etienne), n’hésitez pas à faire une pause au musée des Civilisations – Daniel Pouget. Ce musée municipal, ouvert au public en 1965 et aujourd’hui Musée de France, se situe dans l’ancien prieuré de cette ville, au pied de l’église romane. Créé par l’association des Amis du Vieux Saint-Rambert, il s’attache à faire découvrir les civilisations locales (celles du Forez), mais également les civilisations extra-européennes. Comment un musée situé loin des côtes et des ports, a-t-il pu rassembler plus de 10 000 objets d’art extra-européen, venus de tous les continents ? Comme pour beaucoup de musées d’art extra-européen à l’intérieur des terres, grâce à des figures locales passionnées, collecteurs, collectionneurs, voyageurs…

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Les dents du crocodile, les griffes de l’ours – rencontre(s) entre Val Plumwood et Nastassja Martin

Le livre Dans l’œil du crocodile1 débute avec un récit, celui d’une « rencontre »2, entre l’autrice, Val Plumwood (née Val Morell, 1939-2008) et un crocodile. Cette rencontre a lieu dans le Territoire du Nord australien, en 1985, sur la rivière East Alligator du parc national Kakadu. Plumwood, fine connaisseuse des environs, s’est engagée sur un nouveau trail, préparé par le ranger Greg Miles, qui lui a proposé de le tester avant qu’il ne soit ouvert au public. Des fortes pluies ont néanmoins gonflé les eaux qui bientôt gomment les marques du parcours. Se décidant à rentrer, Plumwood aperçoit soudain ce qui ressemble à un bâton :  Voir plus