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« Cannibal Tours » : Cannibalisme, tourisme et capitalisme

« Il n’y a rien de plus étrange,
dans une terre étranger,
que l’étranger qui vient
la visiter »
Dennis O’Rourke

« Imaginez-vous soudain, débarquant, entouré tout votre attirail, seul sur une grève tropicale, avec, tout à côté, un village d’indigènes, tandis que l’embarcation qui vous a amené cingle au large pour bientôt disparaître. »1

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« Visual repatriation » : déterminer un présent pour le passé

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        Comme l’affirme Elizabeth Edwards, « la visual repatriation consiste, à bien des égards, à déterminer un présent pour les photographies historiques, en réalisant leur « potentiel à créer de nouveaux récits » qui permettent de comprendre combien ce passé est pertinent pour le présent et de répondre aux besoins de ce présent. »1 Edwards explique que la visual repatriation – terme anglais consacré qui se traduirait en français par « rapatriement visuel » – est tout d’abord un moyen pour les autochtones comme pour les détenteurs de collections, de faire la lumière sur un des groupes de photographies, généralement prises aux XIXème et XXème siècles, mais aussi d’obtenir des renseignements sur ces photographies. Plus important encore, on peut considérer que la visual repatriation est un moyen de créer des récits qui permettent de créer un pont entre le passé et le présent. Voir plus

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À toi appartient le regard : la photographie contemporaine s’invite au musée du quai Branly – Jacques Chirac

           De la photographie contemporaine au musée du quai Branly – Jacques Chirac (MQB-JC) ? Depuis son ouverture en 2006, le musée s’est davantage spécialisé dans la conservation et l’exposition des cultures anciennes des continents africains, américains, asiatiques et océaniens. Toutefois, les créations contemporaines non-européennes intègrent également les champs de recherches et les intérêts des équipes du musée, en particulier la peinture aborigène sur toile ou monumentale1 et la photographie. Voir plus

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Rompre avec la colonialité : voir et entre-voir

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Je ne suis pas une fa’afafine, je ne suis pas gay, je ne suis pas transgenre, je suis juste un être humain et je suis ici pour secouer ».1

        Voici les mots de Tuisina Ymania Brown lors d’une table-ronde intitulée « Fa’afafine vers la décolonisation ». Elle se réfère ici au désir occidental de catégoriser les être humains et les identités. Face à cette volonté occidentale, nous allons cette semaine aborder une série de photographies de l’artiste Yuki Kihara. La série Fa’afafine. In the Manner of Women comprenant trois autoportraits est réalisée avec la collaboration du photographe Sean Coyle. Mais qui est Yuki Kihara ? Voir plus

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Du fusil à la caméra : la photographie en contexte colonial

        Cette semaine, CASOAR s’intéresse au statut de la photographie en contexte colonial. Il s’agit de comprendre toutes les implications que recouvrent le fait de réaliser des images des territoires et des populations colonisés. Pour questionner les liens entre contexte colonial et photographie, nous nous pencherons sur le cas de la Nouvelle-Guinée. Voir plus

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Malinowski ou le désamour de la photographie de terrain

     Parler des photographies de terrain de Bronislaw Malinowski paraît tout à fait saugrenu. Sa relation avec la photographie n’est pas très heureuse. Il compare notamment dans son journal de terrain la photographie à une croix monstrueuse sur le mont Golgotha de la vie1. Il est le premier à se détacher de cette pratique ethnographique connaissant un grand développement à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Perçue comme une véritable révolution dans la pratique du terrain, la photographie était employée comme un outil d’objectivation. Faisant perdre à la main son rôle essentiel dans l’élaboration d’un objet2, la photographie permet de fixer une vision du monde à un instant donné. Il s’agit de comprendre pourquoi Malinowski montre un tel désintérêt pour la photographie qui était pourtant fervemment défendue par ses aînés. Voir plus