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Le cas des « fourchettes cannibales » des îles Fidji : le goût du frisson exotique

CASOAR va aujourd’hui s’intéresser au cas d’un objet connu dans les collections et les salles de vente sous le nom évocateur de « fourchette cannibale » ou bien encore de « fourchette à chair humaine ». Ces objets se retrouvent dans les langues locales sous les noms icula ou isaga, icula ni bokola ou icula ni bakola ou bien encore bulutoko.1 Elles étaient principalement employées dans les hauteurs au Nord et à l’Ouest de Vitilevu, l’une des deux grandes îles de l’archipel des Fidji, qui fait la jonction entre la Mélanésie à l’Ouest et la Polynésie à l’Est .2 Voir plus

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Matérialisation et représentation du « divin » en Polynésie (Partie 1)

       « Mais bien que le peuple supposât que (les dieux) fussent des êtres spirituels, il en fabriquait néanmoins des images, en représentant leurs formes et les emblèmes de leur caractère, comme des véhicules ou des instruments à travers lesquels leurs messages pouvaient être transmis au dieu et celui-ci leur répondre. Les idoles étaient soit des pièces à peine dégrossies de bois d’aito ou arbre de casuarina, enroulées dans de nombreuses épaisseurs de tissu sacré, soit des images de bois grossièrement sculptées, soit des morceaux informes couverts de cordelettes curieusement nattées de bourre de coco finement tressées et ornées de plumes rouges (…) Ils pensaient que le dieu entrait en celles-ci à différentes saisons ou en réponse aux prières des prêtres. Pendant cette habitation des dieux, ils s’imaginaient que les images elles-mêmes devenaient toutes-puissantes. Mais dès que l’esprit était parti, bien qu’elles restent parmi les choses les plus sacrées, elles perdaient tout leur pouvoir surnaturel ».
Ellis, 1972, p. 213. Voir plus

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Tupaia : un Polynésien à bord avec Cook

     Dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, la France et l’Angleterre se lancent dans une course effrénée à la conquête des océans1. C’est dans ce contexte que la Royal Society charge James Cook, marin et cartographe expérimenté, de mener à bien une importante expédition à destination de Tahiti en Polynésie2. Il s’agit du premier des trois grands voyages du capitaine. Il est accompagné de Joseph Banks, autre figure importante, riche propriétaire foncier et naturaliste passionné, en partie financeur de l’expédition. Celle-ci s’inscrit dans un projet d’ampleur : l’observation simultanée, depuis différents points terrestres, du passage de Vénus entre la Terre et le Soleil, laquelle devant permettre le calcul de la distance entre la Terre et l’astre solaire. Mais Cook reçoit aussi secrètement l’ordre de rechercher la Terra Australis Incognita, immense continent mythique de l’hémisphère sud devant faire contrepoids aux masses continentales du nord3. Voir plus

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« Le compas peut être défaillant, les étoiles jamais »* – Naviguer dans le Pacifique

   Nous devons en partie au navigateur David Henry Lewis (1917 – 2002) notre connaissance des savoirs traditionnels de navigation dans le Pacifique. Cet anglais de naissance a grandi entre la Nouvelle-Zélande et Rarotonga (îles Cook), où il se passionne très tôt pour les mythes des héros navigateurs caractéristiques dans l’ensemble du Pacifique. Sa formation de médecin dans l’armée britannique ne l’empêche pas de s’élancer avec huit autres concurrents téméraires dans la première course transatlantique en solitaire et sans escale reliant Plymouth à New York en 1960. Voir plus

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La faute à Christophe Colomb

« Je ne puis garantir qu’on n’en fera pas d’autres découvertes à l’avenir, car bien des gens plus qualifiés que nous se sont trompés à propos de celle-ci. J’ai peur que nous ayons les yeux plus grands que le ventre, et plus de curiosité que nous n’avons de capacité. Nous embrassons tout, mais nous n’étreignons que du vent. »1 Voir plus

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De la France d’Outre-mer au quai Branly : histoire d’une collection de « Peintures des lointains »

    Pour son exposition actuelle sur la mezzanine ouest, dédiée à des présentations longues de douze à dix-huit mois sur des sujets généralement thématiques et invitant à croiser les disciplines, le musée du quai Branly – Jacques Chirac s’est cette fois attaché à une partie de ses œuvres moins connues du public. Peintures des lointains vise à mettre en valeur la collection de peintures conservées par l’unité patrimoniale « Mondialisation historique et contemporaine » dont Sarah Lignier est la responsable, ainsi que commissaire de l’exposition. Voir plus

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Une excursion atypique : le Muséum Emmanuel Liais de Cherbourg-en-Cotentin

      Cette semaine, CASOAR vous emmène sur les côtes normandes à la découverte de la collection océanienne du Muséum d’Histoire naturelle, d’archéologie et d’ethnologie Emmanuel Liais de Cherbourg-en-Cotentin1, ville portuaire située tout au nord de la presqu’île bas-normande. Cette position stratégique sur la mer de la Manche lui a permis de jouer un rôle important au fil de l’histoire maritime militaire, commerciale et coloniale française. Voir plus

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Jack London dans les mers du Sud : le Pacifique débarque à Marseille !

        L’exposition qui se tient au centre de la vieille charité à Marseille du 8 septembre 2017 au 7 janvier 2018 est une collaboration entre le Musée d’Arts Africains, Océaniens et Amérindiens de Marseille (MAAOA) et la Compagnie des Indes, qui entendent faire « revivre le souffre de l’aventure maritime et la magie des rencontres ».1 Voir plus

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Cannibales et Vahinés : cartographie d’un imaginaire occidental

         Les cartes sont des outils scientifiques. Elles permettent à l’homme d’appréhender son environnement en reportant sur une surface plane un ensemble de réalités objectives à une échelle réduite. Mais elles peuvent également se muer en objets ethnographiques ; produits d’un imaginaire qu’elles contribuent à entretenir et témoignages des connaissances partielles d’une époque. Voir plus