Jeudi 20 septembre 2022, arrivées à Birmingham sous la pluie, nous entrons dans le Birmingham Museum & Art Gallery (BMAG) pour nous abriter mais surtout pour aller voir la dernière occurrence du SaVĀge K’lub, raison de notre venue. Ce K’lub a été créé à l’occasion du Fierce Festival et plus particulièrement du programme Healing Gardens of Bab (Les Jardins de la Guérison de Bab – faisant référence aux jardins suspendus de Babylone) qui “est une réponse artistique à [l’]histoire coloniale [célébrant] ce que l’Empire [britannique] a tenté (et échoué) d’éradiquer”.1 Healing Gardens of Bab est un espace de “célébration queer” où “des performances, des événements et des oeuvres d’art […] renforcent l’expression de l’homosexualité dans le monde, par le biais de spectacles joyeux et d’événements participatifs.”2 C’est au sein de cet espace que Rosanna Raymond et Jaimie Waititi présentent la SaVĀge K’lubroom inaugurale de Birmingham. Read More

Crocodile's teeth, bear's claws - meeting(s) between Val Plumwood and Nastassja Martin
Le livre Dans l’œil du crocodile1 débute avec un récit, celui d’une « rencontre »2, entre l’autrice, Val Plumwood (née Val Morell, 1939-2008) et un crocodile. Cette rencontre a lieu dans le Territoire du Nord australien, en 1985, sur la rivière East Alligator du parc national Kakadu. Plumwood, fine connaisseuse des environs, s’est engagée sur un nouveau trail, préparé par le ranger Greg Miles, qui lui a proposé de le tester avant qu’il ne soit ouvert au public. Des fortes pluies ont néanmoins gonflé les eaux qui bientôt gomment les marques du parcours. Se décidant à rentrer, Plumwood aperçoit soudain ce qui ressemble à un bâton : Read More
Lines, shapes, colours and textures. Drawing in anthropology
A popular image of the ethnographer consists in imagining them with a notebook and a pencil, scribbling day and night what they have been observing, putting down on paper their first reflections, which will then be analysed and transposed into a journal or a scientific work - in writing or - presented during a communication - through speach. Read More
Gapu Guḻarri Yothu Yindi at the musée du quai Branly-Jacques Chirac: collaboration in Arnhem Land
*Switch language to french for french version of the article*
[Please note: Aboriginal and Torres Strait Islander people should be aware that this article may contain images or names of deceased persons in photographs or printed material.]
Currently, and for the whole summer, the Martine Aublet mezzanine of the musée du quai Branly - Jacques Chirac [MQB-JC] hosts the exhibition Gapu Guḻarri Yothu Yindi, Paysages de l’eau au nord de l’Australie. This small space, often dedicated to current research topics or targeting a very specific theme, presents an exhibition entirely based on collaboration and gives a space for Aboriginal voices to explain to visitors the art works on display. Read More
The art of feather: kāhili from Hawaii
*Switch language to french for french version of the article*
The Hawaiian archipelago is generally known for its feather objets:ahu‘ula, cloaks; mahiole, helmets; kāhili, fly-flaps; lei, necklaces, etc. In this article, CASOAR chooses to introduce you to only one of them: kāhili, which can be found in many museums across the world as well as in Hawaii, in the Bernice Pauahi Bishop Museum which preserves 250 of them.1 Read More
Pause littéraire océanienne – Un premier aperçu
Les premiers voyageurs, missionnaires et colons occidentaux ont fait de l’absence d’écriture en Océanie un prétexte pour désigner ces sociétés du Pacifique comme des cultures privées d’Histoire(s). Ce biais occidental niait l’importance pourtant considérable de l’oralité et de la mémoire, de la récitation de mythes et de généalogies, ce qui permettait aux populations océaniennes de créer des repères temporels et de façonner des récits. Dans le même temps, les textes rédigés par les Occidentaux à propos du Pacifique ont construit une vision et un imaginaire stéréotypés de ces îles et de leurs habitant·e·s (à ce sujet, voir par exemple l’article de Clémentine Débrosse sur Segalen)1.
From Exotic Curiosities to Primitivism
*Switch language to french for french version of the article*
This article was first written for the catalogue of the Bourgogne Tribal show's third edition in 2018.
"You walk towards Auteuil you want to go home on foot
To sleep among your Oceanic and Guinean fetishes
They are Christs of another shape and another creed."
Guillaume Apolinaire, « Zone », 1913.
These lines by poet Guillaume Apollinaire testify to his early interest in non-European art. The year was 1913, on the eve of the First World War, and his famous collection of poems Alcools, had just been published. Apollinaire did not know then that the West was about to change the way it looked at Pacific objects. This metamorphosis would deeply mark the history of the arts and ethnographic museums. Read More
A visit to Bikini Bottom - Why SpongeBob SquarePants doesn't make us laugh
Je suis sûre que vous avez déjà entendu parler de cet étrange personnage qu’est Bob l’Éponge. Une éponge, jaune, avec des grands yeux bleus et niais, deux petites dents qui dépassent et un accoutrement bizarre – en tout cas pour une éponge – composé d’un short marron, d’une chemise blanche et d’une cravate rouge.
Allez, personne ne le répètera, on sait tous que lorsque vous étiez petit, vous avez déjà regardé ce dessin animé, Bob l’Éponge, ou vous l’avez même vu à votre insu, parce que votre enfant ou petit-enfant était scotché devant. Read More
Climate change and environmental disruptions in Pacific contemporary arts
*Switch language to french for french version of the article*
In last week’s article, CASOAR presented the exhibition À toi appartient le regard (…) et la liaison infinie entre les choses (musée du quai Branly - Jacques Chirac) which focuses on contemporary photography. We mentioned several artists who use their art as a platform to discuss the environmental changes caused by pollution and global warming. Today, we are having a look at some Pacific contemporary artworks that deal with these themes. Read More
Les masques en écaille de tortue du Détroit de Torres
Aujourd’hui, CASOAR a décidé de se pencher sur les surprenants masques en écaille de tortue de l’archipel du Détroit de Torres, à présent politiquement rattaché à l’Australie.
Cette région se situe entre la pointe du Cap York du Nord de l’Australie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Dès 1606, le navire allemand Dyfken « découvre » l’existence de l’archipel. Quelques mois plus tard, Luiz Baes de Torres, qui lui donnera son nom, le traverse avec deux navires. L’un des capitaines, Diego de Prado, remarque l’existence des masques en écaille de tortue. En 1777, James Cook prend possession des terres pour la Couronne anglaise. Un siècle plus tard, en 1871, la London Missionary Society s’installe à Erub, une île de la région orientale. Dans les mêmes années, l’administration australienne interdit toutes les cérémonies. Enfin, en 1888 et en 1898, le biologiste et ethnologue Alfred Cort Haddon se rend dans le Détroit de Torres, à Mabuiag (à l’Ouest de l’archipel). Bien qu’il s’intéressât d’abord à la biologie marine, il entreprit aussi de nombreux travaux à propos des productions et des pratiques artistiques locales. Il rapporta d’ailleurs un nombre important d’objets, aujourd’hui conservés au British Museum et surtout au Museum of Archeology and Anthropology de Cambridge. Read More